Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La poporte des étoiles
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
La poporte des étoiles
21 septembre 2008

Keller - quota humanitaire

Ce soir, je vais vous entretenir de l’édifiant personnage qu’est le Dr. Jennifer Keller, et qui représente à peu de choses près tout ce qu’un personnage de série peu avoir d’agaçant.

Commençons par nous placer dans l’ambiance. Au risque d’en spolier certains, le Dr. Keller intervient dans Atlantis en remplacement du Dr. Carson Beckett, qui, à côté, n’est qu’une pâle copie de cette réussite dans le genre du médecin cliché. Et peut-être est-ce cela qui, réellement, la fait creuser dans les limbes de la nullité : son métier. Les scénaristes de Stargate semblent en effet vivre dans la plus totale ignorance du concept de dissociation entre tempérament et profession. Pour eux, un militaire veut toujours tout faire exploser, un chef veut toujours tout diriger, et si jusqu’ici tout se tient, lorsqu’on en arrive au principe du médecin qui veut guérir tout ce qui bouge- ou ne bouge pas, car je soupçonne Keller et Carson d’avoir déjà essayé de ressusciter des cailloux- , on assiste à de dangereuses dérives. Imaginez une femme que rien ne destinait vraiment à avoir un rôle dans une mission extragalactique. Imaginez que l’on place cette femme au poste de médecin dans une galaxie truffée d’histoires dramatiques à pleurer, d’enfants crasseux réfugiés qui se sont faits des bobos au genou en jouant à la balle au prisonnier avec des Wraiths. Vous obtenez alors un être pire encore que n’importe quel Goa’uld surpuissant, que n’importe quel Wraith affamé ou que n’importe quel réplicateur sachant se répliquer. Vous obtenez le pire cauchemar du spectateur, le Dr. Jennifer Keller !

Mais commençons par le commencement : la description physique. Car Keller ne s’arrête pas à des considérations de stupidité mentale, mais accorde le physique au psychique. Voyez plutôt :

jewelstaite

Voici l’actrice, Jewel Staite, qui se tape un trip je-suis-un-mannequin, sachant qu’elle a ce même air abruti lorsqu’elle joue. Même si jouer est un bien grand mot.

Et, pour illustrer son rôle dans la série, je ne résiste pas à vous montrer l’indescriptible par excellence… et qui cependant, correspond à merveille à son attitude dans la série :

kellerbarbie

KELLER-BARBIE !!

Reconnaissez-le : ça valait bien deux points d’exclamation.

Keller, il faut lui rendre cela, ne serait pas un gros problème si elle n’avait pas derrière elle un véritable fan-club qui est, pour notre plus grand malheur à tous, composé exclusivement des scénaristes. Il semblerait que dès qu’ils souhaitent développer un personnage, c’est Keller qu’ils choisissent ; que dès qu’ils veulent mettre en avant un personnage, c’est Keller qu’ils choisissent ; que dès qu’il s’agit de mettre quelqu’un de nouveau dans le générique, c’est Keller qu’ils choisissent.

On a connu la médiocrité désespérée de Carson, qui, en prise avec un accent écossais qui aurait résisté à un marteau piqueur, ne parvenait qu’à faire un air de cocker abandonné dans quelque situation que ce soit, depuis la proposition d’aller pêcher ensemble à l’annonce d’une pandémie mortelle dans la moitié de la galaxie. Eh bien les scénaristes de Stargate, bien loin d’innover, exploitent le filon, et voici, toute droite sortie de l’usine à bonbons acidulés, le Dr. Jennifer Keller (ça commence à faire long comme introduction au personnage, quand même).

Mais comment décrire le personnage ? Sur les traces de Sheppard, elle porte à son paroxysme le principe du one-expression-show, conférant à son rôle la même tête face à chaque situation :

kelleroneexpression

Je n’ai malheureusement pas trouvé de photo la représentant telle qu’elle est les 99,9% du temps. Ici, elle vous gratifie d’un sourire Teal’cien, ce qui ne change rien à l’aspect cake de sa tronche.

Vous l’aurez compris, Keller n’a que des défauts. Son personnage est si transparent que si les scénaristes ne tenaient pas à en faire régulièrement le personnage principal, on pourrait passer à côté d’elle sans remarquer son air de chien battu –probablement hérité de notre ami Beckett. Pour vous décrire plus précisément cette perle rare dans l’histoire de la télévision, je vous propose une simulation, inventée de toutes pièces mais qui reprend, du moins j’ose l’espérer, les critères d’une situation type avec le Dr. Keller.

INFIRMIERE QUELCONQUE : Docteur, madame Tartanpion est là, elle dit que son rhume s’est agravé. Maintenant, elle a aussi le nez qui coule.

KELLER (air de cocker et yeux exorbités - pas si facile à faire que ça) : Oh mon Dieu, c’est horrible, comment vais-je faire pour gérer une telle situation ? Je me sens nulle par rapport au génialissime Beckett, et en plus personne ne m’aime.

Face aux situations graves –car les virus mortels et inconnus sont nombreux en cette galaxie nouvelle-, Keller ne voit jamais que deux solutions : pleurnicher tout en s’acharnant à traiter un patient, quel que soit sa maladie, n’ayant de cesse que plus aucun microbe ne subsiste dans son organisme (c’est à dire le Beckett-mode), ou bien prendre un air malheureux (qui semble offert en bonus à chaque fois) et déclarer qu’elle ne peut rien faire, et qu’on n’a plus qu’à attendre en souriant bêtement au patient, des fois que ça le sauve.

Grâce aux scénaristes qui aiment mettre en avant ce personnage, nous savons notamment que Keller n’aime pas manger des pieuvres terrestres crues (que l’on trouve sur la planète de Teyla) ; qu’elle n’aime pas faire du camping (surtout pas du camping à la Teyla en mode Xéna) ; qu’elle adore travailler toute la nuit pour un résultat quasi nul ; qu’elle voue un culte à Carson (qu’elle a dépassé de loin d’ailleurs) et que, régulièrement, incapable de gérer je ne sais quelle pandémie, elle se croit obligée de faire appel audit Carson, toujours prêt à parler anglais avec un accent écossais ; et que sous ses airs de médecin au grand cœur un peu transparent, elle dissimule une personnalité à la sexualité débridée !

J’en viens ainsi à la partie la plus importante, et la plus terrifiante de ce personnage : ses liaisons amoureuses. Attention spoilers !

Au milieu d’une série qui se permet à peine deux bisous de temps en temps, et encore, lorsque les personnages sont sous l’emprise d’une personnalité maléfique/d’une schizophrénie aiguë/ d’un virus les transformant en insectes géants (je ne vise personne), Keller apparaît comme une nymphomane cachée. Elle aura en effet DEUX liaisons Stargatiennes (entendre par là un mouvement peu équivoque esquissé vers un personnage masculin ou une proposition de prendre un verre avec un autre personnage) au cours de la série (et ça n’est sûrement pas fini). Alors que, personnellement, je ne la vois qu’avec Carson –c’eût été le couple parfait !- , elle s’est retrouvée à se promener de personnalité antithétique en personnalité antithétique : Ronon et McKay. Soit qu’elle aime les prénoms commençant par R, soit qu’elle a un léger dédoublement de personnalité, en tout cas, je ne comprends pas, mais vraiment, je ne comprends pas comment les scénaristes ont eu cette idée. Ont-ils tiré à la courte paille qui ils colleraient, pour son plus grand malheur, à ce boulet de Keller ? La question reste entière. Cela nous prouve, en tout cas, que la romance dans Stargate Atlantis, peut surgir (sigh) n’importe où.

Pour finir, je vous offre la tête de Keller dans le générique (même si j’aimerai bien qu’elle tombe XD. Oui, je suis cruelle).

vlcsnap_393318

Publicité
Publicité
Commentaires
M
"Sur les traces de Sheppard, elle porte à son paroxysme le principe du one-expression-show"--> MDR !!!<br /> <br /> J'ai lu du début à la fin, ta critique est super ! J'ai bien ri ! <br /> J'ai juste sauté la partie que tu encadres d'alertes spoilers.<br /> Je savais qu'elle allait arriver dans la série, mais je ne me doutais pas qu'elle prendrait une telle importance. J'ai plus tellement envie de voir ces saisons 4 et 5, après ça ! XD
E
Beckett est moins soulant que Keller, parce qu'il est beaucoup plus secondaire comme personnage... quand je pense qu'on nous a retiré Weir pour nous coller ça à la place *pleure*
Z
A personnage exceptionnel, critique exceptionnelle... elle m'a fait rire de bout en bout, félicitations pour ce haut trait d'humour (et de vérité !!) ! ça valait le coup d'attendre ^^ Sacrée Keller va... ! Je crains le pire pour Beckett ^^
Publicité